Le voyage
par 

AUDREY R., JUSTINE B., AMANDINE D. , DALILA B., FANNY F.

EN L’HONNEUR DES MENDIANTS,VAGABONDS, MISEREUX ET AUTRES CLOCHARDS ...


 

Les chapitres:

I L’autre monde

II Jacobardot

III La vente des poissons

IV L’arrestation

V Une drôle de cachette

VI Le séjour en train

VII Où sommes nous ?

VIII Les sacs de viande

IX Le sud

X Le refuge

XI Bordeaux

XII La chargement de vin

XIII Le retour

 

 


 

I

L’autre monde

Paris, capitale de la France, début juillet. Tout est élégant ici, les restaurants de luxe, les rues, les magasins, les églises, les banques, les bibliothèques et surtout la Tour Eiffel. Chaque année, des milliers de touristes viennent l’admirer ou se donner des rendez-vous amoureux sous son architecture en fer. Mais dans ces lieux de rêve et de richesses, existe un autre monde, un monde souterrain, dans les égouts et les voies de métro, celui des pauvres gens et des vagabonds.

Une famille arpente le quai N°6 de la station Saint-Michel : Mariana, la mère est seule avec ses deux enfants Matturin et Glania – leur père a quitté Mariana juste après la naissance de Matturin. Mariana est brune, d’origine africaine, le garçon a les yeux verts et les cheveux châtain très courts. Quant à sa petite sœur, elle est un peu rousse avec des yeux bleus. Leurs vêtements sont sales, déchirés et recousus en de multiples endroits.



II

Jacobardot

Le rêve de chaque mère est de pouvoir élever ses enfants en paix, c’était aussi celui de Mariana mais Matturin et Glania ont toujours voulu voyager, d’ailleurs avec leur ami Juleste, ils ont souvent exploré les égouts de la capitale. Ils préfèrent cependant vivre sur les quais de la Seine plutôt que dans ces tunnels remplis de rats et de vieux fous.

Justement, aujourd’hui, Juleste vient chercher Matturin et Glania à la station Saint-Michel pour faire une promenade sur la barque de son grand-père Jacobardot, un personnage qui ne gagne pas des millions en vendant ses gardons.Les trois enfants suivent la rue piétonne du boulanger et de l'ébéniste, passent devant la boutique Cassiopée de Marie-Hélène et du salon de coiffure de Chopingle. Ils arrivent enfin près des anciens pontons et Jacobardot vient avec son petit bateau de pêche encombré de caisses et de cuvettes qui servent sûrement à ranger les poissons. La Seine n’est pas le plus beau fleuve, mais c’est celui qui permet à Jacobardot de gagner difficilement sa vie.


III

La vente des poissons


Les enfants embarquent sur le bateau et prennent le large. Jacobardot équipe les enfants d’une canne à pêche et d’une boîte de vers. Tout à coup, Juleste s’exclame devant Mathurin et Glania:

“ Hein, qu’il est bien mon papy, en plus, il fume la pipe ; alors c’est un grand bonhomme !

- Ouais, t’as raison, ça c’est un grand pêcheur!” répond Matturin, qui doit sûrement penser au fond que Juleste exagère un peu pour la pipe mais il rêve quand même d’avoir un grand-père comme çà..

Une heure plus tard, les marins ont attrapé une dizaine de gardons chacun. Ils regagnent la rive pour porter le fruit de leur pêche au marché. Juleste écrit le prix du poisson, Jacobardot et Matturin eux, s’occupent d’installer la cargaison sur un étal et Glania balaie les pavés devant le commerce. Les clients sont tellement attendris par les enfants qu’ils viennent en nombre acheter le poisson.

Quand il ne reste plus un seul gardon, Jacobardot partage l’argent avec ses jeunes employés. Après cela, ils rangent le matériel et repartent tous vers leur voie de métro si bien connue.

IV

L’arrestation

Le groupe traverse les égouts quand, à un moment, en passant près d’un vieux mendiant, celui-ci saisit les haillons de Glania et les déchire un peu plus, juste pour faire une blague !

Arrivés sur le quai n° 6, ils rejoignent Mariana et voient que beaucoup de gens attendent le métro ; certains sont chargés de valises et d’autres ont des chats en main.

Des miséreux assis sur le sol tendent la main pour récolter quelques pièces. Tout à coup, un affreux sifflement retentit et des hommes en uniforme accourent. Ils

portent un revolver à la ceinture. L’un d’eux montre fièrement la belle étoile en or accrochée sur sa poitrine en criant à tous les mendiants du métro :

- Allez, dégagez, sales crasseux ; sachez qu’ici c’est un endroit pour prendre le métro et non pour manger un casse-croûte et laisser des papiers gras et des peaux de bananes ; debout, suivez-nous au poste de police !

- Et pourquoi ? demanda un vieil homme.

- Le balayeur de la station affirme avoir été frappé par des mendiants, allez, en route! clame le policier.

Matturin et Glania comprennent très vite, alors il se cachent dans un coffre du quai et pleurent en voyant partir Jacobardot, leur mère et Juleste embarqués dans le métro ; c’était leur seule famille.


V

Une drôle de cachette

Après cette affreuse scène, tapis dans leur cachette, les enfants se lamentent de se retrouver seuls. N’entendant plus de bruit, ils ouvrent la porte et se faufilent dans une caisse vide car des pas se font entendre. Matturin, toujours avec les larmes aux yeux, voit par un petit trou des hommes charger des sacs de charbon dans un wagon. Ils sentent bouger leur caisse qui suit les sacs. Les hommes referment l’ouverture à double tour. Glania colle son oreille contre la paroi du train et affirme :

“ Matturin nous allons partir !

- Mais où ça? demande son frère.

- Je n’ai pas entendu ! Cela ne peut pas être pire ! Pourtant ça a toujours été notre rêve, mais jamais je n’aurais pas pensé que cela se passerait comme ça ! ”

Les rats sont présents dans tous les recoins du wagon. Celui-ci est tout rouillé, avec des clous à moitié plantés et des cargaisons très poussiéreuses et lourdes. Le charbon dégage une forte odeur qui oblige Matturin et Glania à ouvrir une petite lucarne sur le plafond. Pour manger, ils fouillent dans les caisses mais ne trouvent rien.

Ils se rendent compte que le métro arrive à la surface et se dirige vers une gare. Leur wagon est alors accroché à un train qui s’ébranle rapidement.

VI

Le séjour en train

Les deux premiers jours sont difficiles. Les enfants trouvent le séjour long et ne savent quand ils s’arrêteront dans une gare. Le quatrième jour, ils en ont assez de devoir vivre dans un endroit humide et sombre. Parfois, Glania essaie de nettoyer le sol avec ses mains. Matturin tente de s’introduire dans un compartiment de première classe.

Comme une petite rapiette, il s’accroche au wagon et fait irruption dans une cuisine. Il en profite et vole quelques aliments. Tout à coup, une foule de bonhommes en tabliers et toques blanches font irruption dans la pièce et le garçon s’enfuit. Revenu dans la cachette, Matturin explique sa visite dans le réfectoire. Glania est très heureuse de la trouvaille.

Le soir est réjouissant, la sœur fait chauffer les aliments sur un feu de charbon dont la fumée sort par la lucarne, quelques morceaux de planches de la caisse servent de broches. Après un bon repas, les enfants s’endorment sur un sac à pommes de terre, le ventre plein.


VII


Où sommes nous ?

La matinée du cinquième jour est très agitée, les portes s’ouvrent très tôt. Alors, Matturin et Glania doivent se réveiller de bonne heure pour ne pas se faire prendre. L’ouverture reste libre toute la matinée. Les enfants, après avoir pris confiance, mettent leur visage au soleil et découvrent une drôle de vue. Devant leurs yeux se trouvent des montagnes enneigées et baignées dans le brouillard.

Les enfants partent en balade dans ces paysages de rêve. Ils essaient de rendre une allure et une apparence naturelles. Matturin et Glania se cachent derrière quelques passants pour ne pas se faire remarquer. Ils évoluent dans les rues au milieu des chalets et des magasins de skis, ce qui n’est pas dans leurs habitudes.

“ Mais, où sommes nous? se demande Matturin. Il faut qu’on aille dans une agence de tourisme ! ”.

Alors ils partent d’un bon pas à sa recherche. Quand ils y arrivent, ils demandent à une secrétaire où ils sont. Elle leur affirme qu’ils se trouvent dans le Jura et que leur train a été retardé par un problème technique.

“ Il faut qu’on reprenne le train jusqu’à Paris! ” affirme Glania et Matturin pense qu’elle a raison même si cela prendra du temps.


VIII


Les sacs de viande


Après avoir pris les horaires du train, acheté des vestes et des chemises avec l'argent de Jacobardot; ils reviennent dans leur compartiment. Cette fois, ils n'ont point besoin d'ouvrir la lucarne car pendant leur absence, les sacs de charbon ont été remplacés par des sacs de viande rouge venant de Cambrai, d'après Glania.

Tous les soirs, ils doivent manger cet aliment cru et gras. Les enfants dorment beaucoup mieux avec leurs nouvelles vestes qui leur tiennent bien chaud. L'eau, elle, est récupérée, les jours de pluie, en mettant un seau sous la lucarne. Pour se distraire, Mathurin et Glania, fabriquent un jeu d'échecs et de dames, avec des morceaux de caisse.

Pour le moment, les enfants ne se demandent pas ce qui va leur arriver! Les jours de joie, Glania fait appel à ses talents de cuisinière, en demandant, à son frère d'aller voler des légumes dans le wagon-restaurant. Puis elle cuisine une délicieuse salade printanière au haché de viande, ce qui plaît bien au duo.


IX


Le sud


Après quelques jours de train, les enfants arrivent dans le sud ; comme à l'arrêt précédent, les portes s'ouvrent de bonne heure. Le paysage de montagne et de brouillard a complètement changé et il a été remplacé par un port et des plages de sable blanc. Sur les pontons, des pêcheurs essaient d'attraper des saumons et des anguilles. En les voyant, Matturin et Glania ont une pensée pour Jacobardot, Juleste et Mariana.

“Je me demande ce qu’ils sont devenus”, dit Matturin.

Tout à coup, Glania se met à pleurer en pensant au pire des sorts : la mort !

Un pêcheur à bon cœur interrompt sa marche devant les enfants et leur lance :

“ Bonjour, qu’est-ce que vous avez chers petits ?”

Matturin n’a même pas le temps de répondre, le marin leur propose de venir chez lui, pour raconter leur histoire.

Les enfants acceptent avec joie tout en se méfiant un peu.


X


Le refuge


Le marin habite au neuf de la rue du Bouradère une maison avec un crépi blanc-orangé. Il aime sûrement le jardinage car il a un potager et des géraniums à toutes les fenêtres. La maison comporte une cuisine, un salon, une chambre et un vieux grenier.

Il installe une nappe blanche à dentelle qui ne doit pas sortir tous les jours puis il prépare du thé et des petits sablés au citron qu’il amène sur un plateau. Installée

dans un fauteuil, Glania ouvre le dialogue:

“Pourquoi est-ce que vous nous avez accueillis, alors que vous ne nous connaissez pas? demande-t-elle.

- Je vais vous expliquer : il y a deux ans, ma femme est morte dans un accouchement et mon bébé est mort avec elle. Voilà pourquoi j’ai besoin de compagnie.

- Oh! Excusez- nous monsieur... heu…nous ne pouvions pas savoir, dit Matturin.

Puis la joie revient sur le visage du marin:

- Mon nom est Léon Fougasse ; racontez-moi votre histoire! demande le marin.”

Les enfants racontent leur aventure de A à Z tout en buvant du thé et en mangeant les biscuits. Le dîner est très copieux et la nuit agréable.


XI


Bordeaux

Les enfants se lèvent très tôt pour vite aller dans le coffre du train car ils n'ont pas parlé de la "cachette" à Léon. Avant de partir, ils lui écrivent une lettre - ou plûtot un mot - pour ne pas le réveiller car il dort profondément. Ils enfilent leurs chaussures, leur chemise et leur veste.

Matturin et Glania courent vers la gare en regardant bien s'ils ne se sont pas trompés d'horaire et de jour. D'après le papier, ils doivent prendre le train partant pour Bordeaux. Pendant la conversation d'hier, ils ont "chipé" des petits sablés et les ont cachés dans leurs poches “pour la route”.

Les deux jours de train sont très monotones. Les enfants passent du temps à lire la carte et les horaires. A la fin d la deuxième journée, le train s'arrête soudain après un violent coup de sifflet. Les enfants regardent par la lucarne. Il y a des hectares de vignes et des gens partout sur le quai. Le chef de gare a l'air cent fois plus agréable que celui du Jura. Matturin et Glania sentent qu'ils se plairaient bien à Bordeaux s’il ne fallait poursuivre leur voyage.

XII

La chargement de vin



Les enfants doivent encore se cacher dans une caisse car la viande est enlevée et remplacée par des cartons où le mot FRAGILE est écrit en grosses lettres noires. Les portes sont refermées et le train démarre.

“Ils ne veulent sûrement pas s’attarder ici. Déjà qu’on a perdu du temps sur le chemin du Jura!” affirme Glania.

Matturin change de conversation :

“Je me demande ce qu’il y a dans cette nouvelle cargaison, peut-être de la porcelaine ou bien des terrines de pâté… Mais …c’est du vin: la spécialité de Bordeaux!”

Il déballe le carton et y découvre une grande quantité de bouteilles où est inscrit le nom du château où il a été mis en bouteille: “Le Bordelais”. Le soir, les enfants aimeraient s’en partager un petit verre mais pour ouvrir une bouteille, il faut un tire-bouchon !


XIII


Le retour


Après une nouvelle journée de train, les enfants sont réveillés par l’ouverture des portes, mais personne ne vient ; alors Mathurin et Glania sortent du wagon puis de la gare et se retrouvent dans une rue piétonne. Ils passent devant quelques immeubles. Tout à coup, Mathurin, s'exclame:

“Je me demande où nous sommes ; pour savoir, ils nous faudrait... oh non, j'ai oublié les horaires du train dans le coffre et à mon avis, les portes doivent être refermées!”

Les enfants prennent alors un pain aux raisins chez le boulanger avec le reste de l’argent de Jacobardot. Ils décident de suivre les rues au hasard. La nuit tombe vite et tout à coup, à quelques centaines de mètres, des acclamations et des feux d'artifices se font entendre. Les enfants courent, vite vers le spectacle. Glania déclare alors avec un grand sourire:

“Mathurin nous sommes chez nous!”

Hé oui, devant eux se dresse la tour Eiffel. Alors Mathurin regarde sa montre:

“Nous sommes le quatorze juillet, Glania!”

Les enfants s'invitent aux réjouissances et rejoignent ensuite leur voie de métro. Et devinez qui ils trouvent sur le quai, c'est Mariana, Jacobardot et Juleste qui ont été relâchés le lendemain de l'arrestation après avoir prouvé leur innocence. Les enfants sautent dans leurs bras et promettent à leur mère, folle d’inquiétude, de ne plus s'aventurer n'importe où en lui disant qu’ils ont quand même beaucoup, beaucoup de choses à lui raconter.